Corail en danger dans l’océan Indien

Publié le par Bienvenue dans le blog de djibaba.ingenieur

Certains scientifiques de l’UICN ont récemment pris part à une expédition nommée Tara Oceans afin d’enquêter sur le blanchiment des coraux des récifs de Mayotte, une île située au nord-ouest de Madagascar. L’équipe a découvert que le blanchiment des coraux sur place — dont les premières estimations remontent à mars de cette année —, est le pire de l’océan Indien : la moitié est concernée par le blanchiment, et la mortalité touche le tiers des coraux touchés.

Le changement climatique s’est avéré être la menace la plus significative pour les récifs de coraux à une échelle mondiale, avec le blanchiment comme l’un de ses effets le plus visible et sérieux. C’est un problème particulièrement important étant donné que la biodiversité marine la plus riche dans le monde dépend des coraux. Ceux-ci fournissent des ressources alimentaires, une protection contre les tempêtes, des emplois, mais aussi des aspects récréatifs et des sources de revenus pour plus de 500 millions de personnes dans le monde. L’expédition organisée par Tara Oceans (Tara Foundation and scientific consortium Oceans), a fait l’évaluation de 34 sites autour de Mayotte. De nombreux scientifiques se trouvaient à bord du Tara : ceux de l’UICN, de l’Institut de recherche pour le développement, de l’Université de Milan-Bicoca, du “Coastal Oceans Research and Development in the Indian Ocean” (CORDIO), du “Mayotte Marine Research Center”, de “University College Dublin”, de l’Université de La Réunion ainsi que de “European Marine Biological Laboratory”.

Grave mortalité à Mayotte
« Les récifs entourant Mayotte ont subi le pire blanchiment et la pire mortalité enregistrés jusqu’alors dans l’océan Indien avec plus de 50% des coraux affectés par le blanchiment dans l’ensemble et jusqu’à 30% de mortalité des coraux dans les sites les plus touchés », déclare le Dr David Obura, président du Groupe de spécialistes sur les Coraux de l’UICN et directeur de CORDIO. Les chercheurs ont confirmé une tendance grandissante et rapportée dans d’autres endroits, selon laquelle les coraux habitués aux eaux intérieures et troubles des lagons ont montré une plus grande résistance au blanchiment que les eaux claires de l’extérieur des lagons.

« Il semble que la turbidité de l’eau ou que des eaux chargées en particules durant une période de stress due à une température élevée protègent le corail », explique le Dr Obura. « Cela va à l’encontre de nos premières attentes selon lesquelles les coraux dans des eaux océaniques claires sont généralement en meilleure santé ».
Des zones à protéger
« La majorité des espèces de coraux ont été touchées par le blanchiment à toutes les profondeurs », rapporte le Dr Francesca Benzoni, Scientifique en chef de l’expédition Tara Oceans. « Alors que l’on pouvait voir que les coraux tabulaires (Acropora) à la croissance rapide étaient dominants à cause de leur abondance et de leur frappante blancheur, de nombreuses autres espèces étaient encore plus sensibles au blanchiment ». « La guérison de ces sites dépendra de nombreux facteurs critiques dont l’étendue de la mortalité et l’ampleur des processus de reproduction, mais aussi des communautés et populations de poissons herbivores présents sur ces sites », déclare le Dr Ameer Abdulla, du Programme Marin de l’UICN. « Malheureusement, de nombreuses zones autour de Mayotte souffrent d’une pêche intensive et même de surpêche. Quelques endroits, dont les aires marines protégées, ont encore des communautés de poissons en bonne santé. Ces endroits auront probablement les plus grandes chances de résilience ».

Publié dans ecologie

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